Le plus grand mensonge qu'on a tous dit aumoins 10 fois aujourd'hui
- Divine KITIO
- 22 mars
- 4 min de lecture

« Ça va bien » : Le plus grand mensonge du quotidien, celui qu'on a tous dit au moins 10 fois aujourd'hui et tous les jours en général
-Bonjour !
-Salut !
-Ça va ?
-Ça va et toi ?
-Ça va aussi, merci.
-Super!
Six lignes, Six petites phrases anodines qui composent l’échange type que nous avons tous, des dizaines de fois par jour. Avec des amis, des collègues, la famille, même des inconnus. C’est rapide, efficace et ça coule comme l'eau de roche. Comme une danse bien rodée où chacun connaît sa réplique par cœur.
Mais arrêtons-nous un instant...
Pourquoi ce « ça va » est-il devenu un réflexe, une réponse quasi automatique, parfois même prononcée sans attendre que la question n'arrive ? Pourquoi mentons-nous aussi souvent sur notre état réel ? Peut-être parce que c’est plus simple. Parce qu’avouer que ça ne va pas ouvrirait une porte que nous préférons garder fermée.
Peut-être aussi parce que, soyons honnêtes, on sait que l’autre ne veut pas toujours entendre la vraie réponse et on sait que de toutes façons, en général, ce n'est qu'une formule de politesse et il/elle n'en fera rien.
Alors, on sourit. On joue le jeu. Et on continue notre journée comme si de rien n’était.
"Ça va" : le Top 1 des formules magiques magique pour esquiver la réalité
Le « ça va » est devenu une sorte de code social universel. Une manière polie de dire « ne t’inquiète pas pour moi » ou, pire encore, « je n’ai pas envie d’en parler ». C’est une échappatoire, un raccourci qui nous évite d’entrer dans le vif du sujet. Un sujet parfois très troublant.
On le dit par habitude, par automatisme. Mais aussi par peur.
Peur d’être jugé
Peur d’être vulnérable
Peur de déranger...
Car, après tout, qui a envie de passer pour celui qui ne va pas bien ? Pour celui qui est faible et vulnérable? Qui veut être cette personne qui plombe l’ambiance avec ses états d’âme ? Alors, on fait semblant. Mais à force de répéter cette petite phrase, quelque chose s’installe. Un mur invisible, discret mais bien réel. Nous nous enfermons peu à peu dans un isolement émotionnel. Nous nous coupons des autres. Nous nous empêchons nous-mêmes d’exister pleinement, de partager nos véritables émotions. Et ce qui devait être une simple formule de politesse devient un piège dans lequel on tombe tous les jours comme un rat.
Le poids du silence
Dire « ça va » quand ce n’est pas vrai, c’est comme porter un masque en permanence. Un masque qui finit par peser lourd, très lourd. Exactement comme dans les film d'horreur, sauf qu'à un moment nous sommes le fantôme pour nous même.
Au début, on se dit que ce n’est rien, qu’on gère. Mais à force d’accumuler, de taire ce qui nous pèse, on s’épuise. On devient étranger à soi-même. On apprend à sourire même quand tout s’effondre à l’intérieur. Et ce sourire devient un automatisme. On continue à rire aux blagues, à parler de tout et de rien. On s’intègre, on fonctionne, on avance.
Mais parfois, dans le silence d’une nuit sans sommeil, dans un moment de solitude volé entre deux obligations, une question surgit :
Et si quelqu’un voyait vraiment derrière mon "ça va" ?
Si quelqu’un posait la question autrement, avec sincérité, sans se contenter d’une réponse mécanique ?
Si, au lieu d’un simple « ça va ? », on demandait :
Comment te sens-tu vraiment aujourd’hui ?
Est-ce que cela changerait quelque chose ?
Briser le cercle
Il n’est pas toujours facile d’exprimer ce que l’on ressent. On a peur du regard des autres, de leur jugement, ou pire encore, de leur indifférence.
Mais il existe des alternatives.
Au lieu de dire « ça va », on peut essayer d’être un peu plus honnête, sans forcément tout déballer. Oui "essayer".
"Pas trop mal, j’ai eu une journée compliquée".
"Ça pourrait aller mieux, mais je gère."
"Aujourd’hui, c’est un jour sans, mais ça passera."
Ces phrases ne demandent pas plus d’effort qu’un simple « ça va ». Mais elles ouvrent une porte. Elles laissent entrevoir un peu de vérité, elles offrent la possibilité d’un échange plus sincère. Et parfois, elles permettent à l’autre de faire de même.
Car il ne suffit pas de mieux répondre, il faut aussi mieux demander.
Combien de fois posons-nous la question sans réellement écouter la réponse ? Ou alors sans réellement vouloir savoir la réponse?
Bien sûr, nous ne pouvons pas toujours entrer dans des discussions profondes avec tout le monde. Mais avec certaines personnes, celles qui comptent, celles dont nous voulons vraiment prendre des nouvelles… pourquoi ne pas essayer de donner plus de profondeur à cette question?
Faut-il toujours dire la vérité ?
Alors, doit-on toujours être totalement honnête quand on nous demande si ça va ?
Peut-être pas.
Il y a des moments où il est plus simple de répondre par réflexe, où nous n’avons ni l’énergie ni l’envie d’entrer dans les détails. Et c’est compréhensible. Mais il est important de savoir à qui, et quand, nous pouvons nous permettre d’être sincères. Être authentique ne signifie pas tout dire à tout le monde. Cela signifie savoir choisir les bonnes personnes, les bons moments.
Et surtout, cela signifie s’autoriser à exister réellement, au-delà des apparences, au-delà des formules toutes faites.
La prochaine fois que l’on te demandera « ça va ? », prends un instant avant de répondre. Demande-toi si tu as envie d’être honnête, si tu es prêt à dire autre chose que ce simple automatisme.
Peut-être que cela ne changera rien.
Ou peut-être que, petit à petit, cela changera tout.
Parce que les relations les plus profondes, les plus vraies, commencent souvent par une simple question...
Bon courage!
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